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Le rappel
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6 mai 2009

L’image de ce bébé nu

Par elhadjdiabate, animateur sur les ondes de la radio Al-Bayane: http://www.radio-albayane.info/spip.php?article110

Une seule image, assis devant un écran d’ordinateur, m’a remarquablement fait plonger dans une marre de méditation profonde. L’image d’un bébé nu dans des mains nues, une petite boule de chair nue, impuissante, comme tous ces bébés innocents agressés par les aléas climatiques, manipulés et subissant la rigueur des mains nues.

L’image était si forte que je suis resté hypnotisé à la regarder, tant elle a suscité en moi remord et souffrance morale. Je suis resté figé, contemplant cette image et je me suis dit : « Regarde ce que j’étais hier, l’impuissance faite chair, une chair manipulable dont les pleurs ont toujours déchiré le voile du silence au cœur des nuits folles. Regarde ce que nous étions hier, vous et moi, une insignifiance et une boule de chair qui urinait et déféquait sur elle ».

J’ai vu en cette image la dimension de la fragilité, la petitesse et l’insignifiance de l’homme devenu ce monstre orgueilleux. Et là, je me suis évadé, méditant sur le comportement de ces créatures insignifiantes ayant connu la gloire et le succès et ont fini par renier Dieu. Et pourtant, hier elles étaient insignifiance, boule de chair nue sans pouvoir. Je me suis évadé en pensant à toutes ces révoltes métaphysiques, tous ces écartèlements du fait des moments de vache maigre et de traversée de désert que nous rencontrons. J’ai pensé à cette insolence démesurée de l’homme envers son Créateur, matérialisée par la méconnaissance de Ses Bienfaits. J’ai pensé à la désinvolture de l’homme à prendre plaisir à commettre tant d’iniquité dans la négation de la parole divine. J’ai pensé à toute cette immoralité qui anéantit ce monde de nos jours et qui ravage les rares semences spirituelles dans le jardin de l’humanité.

Oh Seigneur mon Dieu, combien de fois n’avons-nous pas cédé le pas à la tentation ? Combien de fois n’avons-nous pas bafoué Tes lois et renié Ton autorité ? Combien de fois n’avons-nous pas manqué de Te glorifier ? Tu nous as assisté. Tu as veillé sur nous sans que nous ne Te le demandions. Tu as assuré notre sécurité sans rétribution de notre part. Aujourd’hui parce que devenus débordants d’énergie vigoureux et présents physiquement, nous avons oublié ce passé glorieux où le soleil de la Miséricorde a brillé sur nous ? « Il a créé l’homme d’une goutte de sperme ; et voilà que l’homme devient un disputeur déclaré. » S16 V4

Après avoir médité cette image, j’en suis arrivé à confesser ma propre ingratitude. Oh Seigneur, pourquoi m’est-il arrivé de penser que j’étais capable de quelque chose alors que ce passé de chair frêle me rappelle sans cesse mon insignifiance et ma faiblesse ? Pourquoi m’est-il arrivé de penser que Tu m’avais abandonné, alors que grâce à Toi, je suis parvenu à me mettre débout, et à devenir maître de tous mes mouvements ? Pourquoi m’est-il arrivé de penser que Tu as été injuste à mon égard, alors que Tu m’as accordé tant de grâces immenses pour lesquelles je ne me suis pas arrêté pour te glorifier ? Pourquoi m’est-il arrivé de désespérer de la vie alors que Tu m’as conservé pendant 9 mois dans une matrice pure et fertile avant de m’en expulser ? Pourquoi m’est-il arrivé de te négliger alors que tout en moi m’enseigne que Tu es toujours présent et Compatissant ? Pourquoi m’est-il arrivé de penser que j’étais malheureux alors que ce que je suis devenu est le signe d’un grand bonheur sans partage ?

« Et si vous comptez les bienfaits d’Allah, vous ne saurez pas les dénombrer. Car Allah est Pardonneur, et Miséricordieux ». S16 V18.

Oh mon Dieu, des rois se sont comportés comme des immortels alors que hier, ils n’étaient que chair nue. J’ai vu des créatures combattre tes lois, alors que hier, le simple vent les faisait souffrir, la moindre chaleur les faisait pleurnicher, la moindre solitude leur arrachait le sommeil. Pourquoi sommes-nous si ingrats envers notre Seigneur ?

J’ai vu cette mère renier sa foi pour la perte de son enfant là où des femmes ne pourront jamais goûter à la douceur de l’enfantement. J’ai vu des malades gémir de remords pour un mal passager là où croupissaient dans des hôpitaux des hommes et des femmes frappés d’une maladie incurable. J’ai vu des hommes se plaindre du peu de nourriture qu’ils consommaient là où d’autres mourraient de faim. J’ai vu des hommes renier leur foi pour des difficultés passagères là où tes élus ont été reniés, marginalisés, brimés, rejetés, abandonnés et séquestrés sans avoir crié à Ton abandon. J’ai vu des boiteux se morfondre là où certains n’ont ni jambes ni bras. J’ai vu des hommes se plaindre d’une myopie là où certains sont nés aveugles, ou d’autres sont frappés à la fois de surdité et de mutité. Oui Seigneur, j’ai vu l’homme, Ta créature Te renier, elle qui hier n’était que boule de chair insignifiante comme ce bébé que j’ai contemplé dans un documentaire.

Oh Seigneur mon Dieu, pourquoi tant d’ingratitude ? Heureux ceux qui sauront s’arrêter, arrêter de se morfondre, arrêter de pleurnicher, arrêter de se lamenter en pensant à ce jour où ils furent une boule frêle. Sans avoir rien demandé au Seigneur, Il a fais de nous ce que nous sommes devenus.

Nous avons oublié tant de bienfaits de la part de notre Seigneur là où Il nous exhorte en ces termes : « Si vous êtes reconnaissants, très certainement j’augmenterai Mes bienfaits pour vous. Mais si vous êtes ingrats, Mon châtiment sera terrible ». » S 14 V 7

Parfois, j’ai confessé mon ingratitude sachant à quel point j’ai toujours manqué d’être heureux, en ne faisant que rêver, demander, aspirer, projeter. Or en vérité, il aurait suffit que je m’arrête simplement, que je Te glorifie, Seigneur, pour sentir une paix, une lumière, un vent envahir mon cœur, une brise légère envahir mon être entier. Cette consolation et cette paix intérieure qui naissent de Ta mention sont un régal sans égal. Je n’ai fais que exiger, demander, oubliant ce que j’étais hier et ce que je suis devenu avec le temps par effet de Ta grâce. Hier, bébé et impuissant, je suis devenu ce que Ta Miséricorde a voulu que je sois.

Alors mon frère, ma soeur, au moment où tu parcoures ces lignes, pense à ces moments de ta vie. Tu n’étais qu’une petite chair nue, sans pouvoir, toujours en pleur. Quel mérite as-tu à être ce que tu es aujourd’hui ? Avant que ne se couche chaque soleil qui s’élève et que ne se lève tout nouveau soleil, essaie, toi aussi de dire une fois : « Merci Seigneur pour tout ce dont Tu m’as comblé et gratifié. » Les sillons de ta vie s’éclaireront à tout point de vue. Regarde combien de fois tu as été heureux de voir ces gens venir te remercier pour le peu de service que tu leur as rendu. Regarde combien de fois tu as été exigeant envers ceux à qui tu as rendu service. Regarde combien de fois tu as été malheureux de savoir que les autres n’ont pas reconnu tes bienfaits, comme cet homme qui s’est suicidé d’une balle en pleine tête parce que la femme qu’il avait aimée et assistée l’avait trahi. Mais combien de fois n’avons-nous pas été injuste envers notre Seigneur ? Lui qui, plus qu’un simple service matériel, nous a donné la vie. Il a veillé sur nous. Il nous a accordé la maturité. Aujourd’hui, nous nous comportons comme des immortels et pourtant hier, nous étions sans défense, boule lamentable de chair nue.

Allah t’a tout donné sans rien exiger de toi, rien qu’une marque de reconnaissance, d’amour. Mais toi, qu’as-tu fais jusque là pour le glorifier et le magnifier ? Seule la désobéissance, l’orgueil et la négation de Sa Face ont bercé ton quotidien. Ces lignes ne te parlent pas de châtiment, elles ne te recommandent qu’une parole, un geste sincère, une marque de reconnaissance envers Allah. Pense simplement à ce que tu étais hier, et glorifie ton Seigneur, ne serait-ce qu’une seule fois dans ta vie.

« L’homme est, certes, ingrat envers son Seigneur. » S100 V6. Mieux, le Coran dit : « Il n’est pas de bien dont vous jouissez qui ne vienne de Dieu. » S16 V53

Il est triste et lamentable de voir le cœur de l’homme se dépouiller de toute présence divine permanente et s’emplir goulûment des mirages de ce monde évanescent. Allah est permanemment Eternel. Pourquoi emplir son cœur de poussière alors que Allah est Eternel ? Tous, nous retournerons à Allah. Et le souffle qui est en chacun de nous émane de sa Miséricorde. Un dépôt sacret dont toute gestion rationnelle ou scandaleuse vaudra son pesant d’or le jour des comptes. Allah mérite toujours mieux que ce que nous lui offrons et ce que nous ne parviendrons jamais à réaliser pour sa gloire et sa satisfaction à cause de l’insuffisance de notre nature. Tout compte fait, Allah est Suffisant et Subsistant. Il se passe à tout point de vue de tout ce que nous accomplissons et oeuvrons. Bien malheureux, celui qui vit dans l’oubli de soi et la négation de son Seigneur.

Heureux, les éternels assoiffés de leur Seigneur. Seigneur, aide nous à Te glorifier et fait nous Miséricorde.

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Commentaires
R
Oui, je trouve que ces écritures sont édifiantes dans la mesures où elles nous font prendre conscience que nous sommes si éphémères et impuissant qu'il serait temps et bénéfiqe pour nous de saluer en toute soumission la grandeur, la beauté de la majestuosité d'Allah, visible dans toute son éloquence et son pouvoir incommensurable et évident.Chers musulman l'islam est ce cadeau du ciel qui nous rappel en toute circonstance que nous pouvons être proche d'Allah si on le veut car les portes du repentir sont grandement ouvertes. Alors revenons à la raisons séparons nous de l'orgueil, la convoitise et de l'envie et pour une éssayons d'apprecier tout ces biens qui nous entoure tout ces miracles de l’inégalable en nous afin de n'oser se plaindre mais plutôt de lui dire MERCI du plus profond de notre coeur.<br /> ELhamdoulilah ya Malik , que ta pitié nous soit destinée et que ta grace nous soit accordé. Ameen
S
Merci mon frère pour ce message
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