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Le rappel
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7 mai 2009

Halte à l’alcool

Par elhadjdiabate, animateur sur la radio Al-Bayane

Que l’Eternel nous agrée et nous fortifie par son onction et la clarté apaisante de sa religion agréée. La religion qui, en dépit de toute hostilité et de toute manœuvre souterraine honteuse orchestrée par des myopes spirituels, aura transcendé toutes les frontières de l’universalité. N’en déplaise à ses détracteurs. Royalement, elle poursuit son chemin de gloire.

Il m’a plu d’aborder au cours de mes animations à la radio, un sujet quelque peu brûlant, parce qu’il est inadmissible de laisser sombrer les gens dans l’opacité du faux, du mensonge et de l’obscurantisme. Il est incongru de faire la politique de la chaise vide devant certaines questions brûlantes et de voir les hommes nourrir des approches tout à fait mensongères, qui au fond, n’ont autre leitmotiv que de jeter le discrédit sur la religion musulmane.

Bien de fois, nous avons été interpellé par des frères et sœurs musulmans sur une certaine question devenue récurrente, la question relative à la consommation ou non de l’alcool par le musulman. Et bien souvent, les gens disent : « Non, l’islam n’interdit pas la consommation de l’alcool, seulement c’est l’excès qui est défendu ou le fait de boire pour prier ».

Et ces arguments qui dénotent d’une méconnaissance coupable et flagrante de la religion musulmane sont véhiculés par des musulmans eux-mêmes qui se sont spécialisés dans la publicité honteuse de leur religion. Et ainsi, au gré de leur passion, ils vendent l’âme de leur religion pour camoufler leur désobéissance notoire aux prescriptions divines, en voulant se faire bonne conscience.

Nous refusons de cautionner de telles manœuvres dilatoires. Le Prophète Muhammad (saw) a passé 13 ans de sa vie apostolique à enseigner les principes du tawhid (l’unicité absolue de Dieu). Cette démarche a permis à la foi de s’enraciner dans les tréfonds des cœurs avant que ne fût abordé, selon le cours de la volonté divine, l’enseignement des principes et prescriptions juridiques. Cela répondait à toute une philosophie d’approche méthodologique, pédagogique et dynamique qui consistait à façonner progressivement l’humanité des destinataires du message divin. Cette démarche conséquente et rationnelle a été prisée pour l’interdiction formelle de la consommation de l’alcool par le musulman.

D’abord, comme le montre si bien le docteur Youssouf AL Qardawi, savant émérite ; « Au moment où le Prophète (saw) recevait la révélation, les arabes étaient formellement attachés à la consommation du vin ». C’était une passion tellement encrée dans leurs mœurs que les poètes rivalisaient dans l’art de décrire la boisson. Savoir vivre, c’était savoir boire. C’est ainsi qu’un poète écrivait ceci : « Quand je mourai, enterez moi à coté d’une vigne pour que mes os après ma mort s’abreuvent de ses racines ». Soubhanallah

Une folie humaine et une passion maladive qui a fait dire au poète arabe Imrou Al Qays : « Aujourd’hui le vin, demain l’action », lorsqu’il avait apprit que son père avait été tué alors qu’il avait à la main une coupe contenant de la boisson alcoolisée. Jamais passion n’a aussi gouverné les mœurs avec une telle force ravageuse.

Il est dit que les arabes païens, pour témoigner de leur attachement au vin, avaient plus de cent noms et métaphores pour le qualifier. La consommation du vin était tellement admise et normale que même certains compagnons du Prophète (saw), aux première heures de leurs conversion n’arrivaient guère à s’en passer.

Et Dieu, dans sa sagesse immense et infinie va préparer progressivement le peuple à abandonner cette mauvaise pratique avant d’aboutir à l’interdiction formelle et définitive de la consommation de l’alcool.

La révélation se rapportant à la consommation du vin se fit donc progressivement suivant trois étapes majeures comme on le retrouve dans les écrits des savants musulmans. Cette interdiction progressive répondait à toute une approche philosophique et savante.

En effet, il aurait été illusoire d’interdire de manière systématique, sans préparation préalable, une pratique qui s’était profondément encrée dans les mœurs et les habitudes. Cette habitude circulait comme du sang dans les veines des mécréants. Une folie humaine difficilement admissible, aux antipodes de toute moralité humaine.

Dieu dira, et ce qui constitue la première étape : « Dis : ces deux choses comportent pour les hommes un grand péché ».S2V219

Ensuite comme deuxième étape, il dira : « Oh vous qui croyez, n’approchez pas de la prière lorsque vous être ivre ». S4V43

Exhortation, avertissement, après avoir préparé les mœurs, l’interdiction formelle viendra frapper de plein fouet la consommation de l’alcool tout en la proscrivant définitivement. « Oh vous qui croyez ! Le vin, les jeux du hasard, les prières et les flèches divinatoires ne sont qu’impureté, l’œuvre du démon. Evitez les donc, ainsi peut-être connaîtrez vous le succès. Le démon veut seulement jeter entre vous l’hostilité et la haine à travers le vin et les jeux de hasard et vous détourner du souvenir de Dieu et de la prière. Allez vous donc cessez ». Table servie V 90-91.

De quel bagage intellectuel et bon sens particulier avons-nous besoin pour cerner toute la sagesse et la profondeur de ce message coranique qui s’explique de lui-même ? Toujours selon le docteur Youssouf Al Qardawi : « Lorsque cette révélation tomba, le vin coula à flot dans les rues de Médine. Les hommes brisèrent leurs coupes et déversèrent toute leur réserve de vin. »

Et Abou Moussa Al Achim a relaté que le jour où ce verset a été révélé, il s’est retrouvé auprès de certains compagnons pour répandre la nouvelle. Certains avaient à la main leurs gobelets à moitié pleins et ont renversé le contenu en disant : « Nous cessons désormais, seigneur nous cessons désormais… »

Les hadiths et les témoignages en la matière sont nombreux et selon les dires du prophète (saw), celui qui fabrique, qui transporte, qui boit où qui se nourrit de l’argent du vin ou toute autre forme de boisson alcoolisée est maudit par Allah. Les textes sont claires et sans ambiguïté aucune. L’ambiguïté ne réside que dans les mœurs légères de ceux qui ont décidé de vendre leur religion. Le prophète (saw) a interdit, selon les révélations, à tout musulman de boire, de servir ou de conserver de la boisson alcoolisée.

D’où vient-il que nous ayons notre propre législation, notre révélation et que nous prenions l’engagement devant les créatures périssables de Dieu de profaner ce que Dieu a blâmé. Mais nous oublions qu’il s’agit là d’un dialogue que nous engageons avec notre Seigneur. Chaque fois que nous choisissons de biaiser ses prescriptions, nous sommes entrain de lui dire : « Seigneur, nous t’aimons très bien mais là, sur ce point, tes prescriptions sont contestables et exigeantes, et nous sommes désolés de ne pas être consentant ». Soubhanallah. Quel orgueil et quel mépris pour la parole divine !

Notre complexe de petits bourgeois et d’intellectuels nous amène à subir les ruses de l’esprit malin en biaisant les prescriptions divines pour flatter notre ego. Avec quel courage et quelle dignité serions-nous en mesure de nous arrêter le jour de la résurrection devant notre Seigneur et lui dire : « Seigneur, c’est moi qui ai rendu licite ce que Tu as rendu illicite » ? Aurions-nous cette force, cette audace ? Nous nous comportons avec Dieu comme avec notre voisin de quartier dans la désinvolture totale, sans le moindre égard.

Nous refusons ces amalgames inadmissibles des musulmans complexés qui ne veulent que paraître, et pour cela, il faut faire comme les autres, tout en reniant ce qui fait la richesse de notre identité, notre humanité, et la dignité de notre foi. Nous sommes coupables aux yeux d’Allah, même en servant aux autres ces boissons, même si nous ne les buvons pas.

Alors quel intérêt avons-nous, musulmans, à orner nos placards, nos réfrigérateurs de bouteilles alcooliques ? Pourquoi n’emmenons nous pas les autres à nous respecter et à nous accepter dans nos choix et convictions. Pourquoi les musulmans sont-ils si complexés ? Nous devons refuser de galvauder notre religion pour satisfaire l’ego des autres. Si les buveurs d’alcool viennent chez nous, s’ils refusent l’eau ou la sucrerie que nous leur proposons, c’est qu’ils n’ont pas de respect pour nous. Et même chez nous, les gens nous dictent leur caprice. Nous leur servons ce que nous-mêmes nous ne buvons pas, mais ou est la différence ?

Et pour ceux qui consomment, quand ils sont avec les non musulmans, et qu’ils leur disent, au mépris des lois divines, que la boisson alcoolisée n’est pas interdite, ont-ils conscience de ce qu’ils font ? Savent-ils qu’ils vont en rendre compte à Allah le jour des comptes ? Ces musulmans qui vont jeter leur argent dans des maquis, des bars, et qui en sortent ivres, mais quelle honte et quelle contre-publicité de l’islam ?

Jacques GIRI avait raison quand il écrivait dans le Gouverneur des rosées que : « L’ennemi d’une maison se trouve à l’intérieur de cette maison ». Il n’y a que par nos comportements irresponsables et indignes que nous donnons la verge aux autres pour nous battre. Nous n’avons pas le droit de galvauder l’essentiel et la pureté de cette religion.

Chaque musulman devait à tout point de vue et à tout niveau être un coran vivant pour les autres par sa pratique et la bonne pratique. C’est l’action, la bonne et la belle, en harmonie avec les injonctions divines, qui restituent à la foi toute sa clarté et sa beauté matinale. Etre un musulman, non superficiel, vivre la profondeur de sa foi, être un modèle identificatoire, par le travail quotidien, fait d’exigences quotidiennes. Il ne faut jamais céder le pas aux légèretés qui finiront toujours par nous rattraper. Le bas monde est passager et l’au-delà éternel. Sais-t-on jamais ? C’est une démarche de dignité. Pas une rigueur démesurée qui conduit à la sécheresse des cœurs. Pas non plus un laxisme coupable qui avilit sa religion.

Avant de céder le pas à la colère, à cause de ces lignes, pensez-vous aussi à la colère de votre Seigneur le jour de la résurrection. Ce jour là, nul n’aura de secours contre Allah en dehors de Lui-Même. Seul Allah est digne de porter le manteau de l’orgueil et seuls les perdants lui disputent ce manteau.

En espérant que nous allons tous changer, nous repentir et débarrasser nos maisons de ces alliances du diable, qu’Allah nous guide tous et qu’il nous pardonne. Une foi sans humilité et connaissance est vaine.

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